Empires par Huang Yong Ping, MONUMENTA 2016
8 mai – 18 juin 2016, Nef du Grand Palais
Installé en France depuis 1989, l’artiste chinois Huang Yong Ping opte pour la démesure. Plusieurs de ses créations ont déjà fait date : les colonnes perçant le toit du pavillon français à la Biennale de Venise (1999) ou, plus récemment, le « Serpent d’océan », squelette de métal échoué près de Saint-Nazaire (2012). Empires, installation de Huang Yong Ping, occupe la nef du Grand Palais, septième édition du cycle « Monumenta », qui a commencé en 2007, une œuvre in situ : un squelette de serpent de 250 mètres de long chemine au-dessus des conteneurs. Sous la verrière de 13 500 m2 et de 35 m de haut, sont superposés en plusieurs rangées 305 containers du type de ceux que transportent les cargos. La rangée la plus élevée culmine à 17,5 m. Ces containers de différentes couleurs portent les sigles de plusieurs groupes. Un pont mobile de 28,7 m de haut et 17 m de large, d’un poids de 67 tonnes, a été installé.
Sur les containers et des poteaux de soutènement sinue le squelette d’un serpent. Il mesure 254 m de long, est constitué de 316 vertèbres et de 560 côtes en aluminium. Il pèse 133 tonnes et son crâne a 5,5 m de haut. Un bicorne noir, de 12 m de long et 5,5 m de haut, conçu d’après celui que Napoléon Ier portait lors de la bataille d’Eylau, au cours de laquelle plus de 30 000 soldats des armées françaises et russes furent tués ou blessés. Pour cela, le couvre-chef impérial original a été scanné en 3D. L’installation, dans son ensemble, occupe 4 900 m2 pour un poids approximatif de 980 tonnes. Sa réalisation a mobilisé plusieurs usines en Chine et en France, 3 bureaux d’études et 60 techniciens pour son installation.
Bien que sa croissance ait ralenti, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine en 2016 est estimé par le FMI à 11 385 milliards de dollars, deuxième du classement par les Etats-Unis, estimation au demeurant contestée. Ce qui ne l’est pas, c’est la baisse actuelle du commerce extérieur, dont les exportations ont chuté de 8 % en 2015. Le pays compte huit des quinze plus grands ports du monde. Sa flotte de commerce est la première au monde si l’on ajoute aux ports chinois celui de Hongkong, empire commercial et maritime.