2022 # Les Choses

Nan Goldin, 1st day in quarantine, Brooklyn, NY, 2020, Paris, Marian Goodman Gallery (© Nan Goldin – Courtesy of the artist and Marian Goodman Gallery © Nan Goldin)

LES CHOSES
UNE HISTOIRE DE LA NATURE MORTE

12 octobre 2022 – 23 janvier 2023 au Musée du Louvre

Avec l’exposition «Les choses » le Louvre remet à l’honneur un genre souvent considéré comme mineur malgré son succès auprès des amateurs: la nature morte. L’expression française«nature morte », née à la fin du 17e siècle, définit mal ce qui est en réalité la représentation d’un amoncellement de choses, parfois bien vivantes, associées selon un ordre choisi par l’artiste. Le mot « chose » adopté par l’exposition semble donc plus adéquat pour traiter cette thématique dans son ensemble.

Depuis les débuts de l’humanité, les hommes s’intéressent à l’observation et à la représentation des choses. Celles-ci occupent une place importante dans nos vies en tant qu’objets matériels, bien sûr, mais également symboliques. Leur représentation a donc beaucoup à nous apprendre sur l’évolution de la pensée, et sur la vie quotidienne d’hier à aujourd’hui. Le genre de la nature morte permet ainsi d’entrevoir les croyances, les peurs ou encore les désirs et les rêves de l’être humain, au fil des époques et dans diverses cultures. Il nous invite aussi à questionner notre attachement actuel aux choses, entre surconsommation et préoccupations environnementales et écologiques.

  • © AAPERTURA Exposition Les Choses Jake & Dinos Chapman
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Robert Gober
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Marcel Duchamps
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Alberto Giacometti
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Sophie Ristelhueber
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Ron Mueck
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Felix Gonzalez Torres
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Robert Rauschenberg
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Nan Goldin
  • © AAPERTURA Expo Les Choses Robert Filliou

L’exposition présente près de 170 œuvres réparties en 15 sections chronologiques allant de la Préhistoire au 21e siècle. Si la nature morte ne devient un genre pictural indépendant qu’au 17e siècle, les premières sections de l’exposition montrent que l’histoire de la représentation des choses commence bien avant cette date. Les haches préhistoriques (3500 avant notre ère), exposées en début de parcours, témoignent de la volonté de représenter les choses avant l’invention de l’écriture. Dans l’Antiquité, en Égypte ou en Mésopotamie, les choses représentées sur les bas-reliefs ou les tables d’offrandes funéraires accompagnent les morts pour qu’ils ne manquent de rien dans l’au-delà.

On croit souvent à tort que l’art du Moyen Âge abandonne la représentation des choses pour privilégier celle du divin. Or, si elles ne sont plus représentées pour elles-mêmes, les choses sont néanmoins présentes dans l’art religieux, en tant qu’objets symboliques, tant en Orient qu’en Occident.

En proposant un dialogue permanent entre œuvres anciennes et contemporaines, l’exposition invite à embrasser une histoire globale de la représentation des choses à travers différents médiums artistiques tels que la peinture, la sculpture, la vidéo, le cinéma ou encore la photographie. Cette exposition nous propose donc une vision nouvelle de la nature morte en élargissant ses frontières géographiques, chronologiques et artistiques et en questionnant notre rapport aux choses, d’hier à aujourd’hui.

COMMISSARIAT
Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art

> Le Musée du Louvre