
Atatürk, Turquie 2000
«Homme d’État réformateur et fondateur de la république de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk a vécu à peine plus d’un demi-siècle… Atatürk, Turquie 2000, raconte l’histoire des Turcs depuis les dernières années de l’Empire ottoman jusqu’à la Turquie actuelle. Dessins, photographies en noir et blanc et en couleurs (souvent inédites) accompagnent cette histoire superbe.» Magazine Littéraire
«Des dernières années de l’Empire ottoman à la Turquie d’aujourd’hui, Atatürk, Turquie 2000 aux éditions Turquoise s’impose comme l’indispensable ouvrage de tous ceux qui veulent découvrir l’histoire contemporaine de ce pays. Une histoire qui se confond avec celle de son «Père» fondateur: Mustafa Kemal Atatürk… c’est une occasion unique de découvrir cette figure emblématique à travers de nombreux textes et photographies.» Le Figaro Magazine
Atatürk, Turquie 2000, Erhan Turgut, Beau livre, Edition quadrilingue français-anglais-allemand-turc
ISBN : 978-2-9514448-5-0
Parution : octobre 2002, 235 x 310 mm. 160 pages. Broché. Editions Turquoise









LEE MILLER

Man Ray, Portrait de femme (Lee Miller), 1930
Issue d’une famille aisée, Elizabeth Miller, connue sous le prénom de Lee, est initiée à la photographie par son père. Après un séjour de quelques mois à Paris en 1925, où elle complète sa formation artistique et culturelle, elle étudie la peinture et le dessin à New York, et entame une carrière de mannequin pour Vogue. De retour à Paris en 1929, elle devient l’assistante du photographe américain Man Ray. Elle pose également pour ses expériences photographiques – solarisations, « rayogrammes », décadrages et jeux de lumière. Par ailleurs, elle se forme aux techniques de prises de vue et aux manipulations lumineuses. En 1931, elle travaille en commun avec Man Ray sur l’album publicitaire Électricité commandé par la Compagnie parisienne de distribution de l’électricité. Ce portfolio imprimé en héliogravure et constitué de dix « rayogrammes » est considéré aujourd’hui comme l’un des ouvrages emblématiques du surréalisme. En 1932, elle tient l’un des premiers rôles dans le film de Jean Cocteau « Le Sang d’un poète ». Lee Miller commence ensuite à publier ses propres photographies : des images de mode modernistes aux contrastes lumineux prononcés et des compositions empreintes d’une esthétique surréaliste – associations d’objets insolites, compositions abstraites, morceaux d’anatomie isolés, mannequins, vitrines, manèges de chevaux de bois.
En 1932, elle retourne à New York, où elle fonde son propre studio qui acquiert rapidement une certaine notoriété. Ses clients sont des agences de publicité, des marques de mode, de parfums et de cosmétiques, des maisons de production cinématographiques et théâtrales. Ses photographies en noir et blanc s’apparentent aux images modernistes du mouvement de la Nouvelle Vision. Le galeriste Julien Levy présente une sélection de ses portraits au cours de deux expositions collectives en 1932, puis organise sa première exposition individuelle, composée de vues d’architecture, de natures mortes et de portraits, en 1933. Entre 1934 et 1939, elle réside au Caire avec son mari, Aziz Eloui Bey, haut fonctionnaire égyptien. Puis elle revient en Europe, où elle vit avec l’artiste anglais Roland Penrose, membre du mouvement surréaliste et proche de Paul Éluard et de Pablo Picasso.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle demeure à Londres, publiant différents articles accompagnés de clichés dans le Vogue britannique, dont elle devient l’un des photographes principaux. Les photographies de mode côtoient des vues documentaires, des portraits et des images de la vie quotidienne sous le Blitz. En 1941, elle publie un ouvrage sur les scènes insolites causées par les bombardements ; dans un esprit surréaliste, Grim Glory: Pictures of Britain under Fire (Une gloire grimaçante, images de la Grande-Bretagne sous le feu, édité par Ernestine Carter) réunit des tirages de mannequins abandonnés dans la rue, de machines à écrire écrasées, de statues couvertes de gravats.
Accréditée comme correspondante de guerre officielle de l’armée américaine pour Vogue Grande-Bretagne en 1942, elle parvient à se rendre sur le front. Ses reportages illustrent différentes réalités, tant les activités d’un hôpital militaire en Normandie que des scènes de rue en Allemagne. En 1945, elle photographie les camps de Buchenwald et de Dachau, témoignant ainsi des horreurs du régime nazi.
Après la guerre, elle poursuit sa collaboration avec Vogue quelques années durant en tant que photographe de mode et de portraits. Puis elle se consacre exclusivement à l’écriture : des articles et des biographies d’artistes qu’elle co-signe avec R. Penrose. Passant avec courage du surréalisme et de la photographie de mode au photojournalisme le plus exigeant.
Lee, une biographie écrite par son fils Antony Penrose, né de son second mariage avec l’artiste surréaliste Roland Penrose. Liz Hannah a été chargée d’adapter l’ouvrage en collaboration avec The Lee Miller Archives, l’institution dédiée à l’œuvre de la photographe et de son mari. La réalisatrice Ellen Kuras – à qui nous devons entre autres la direction de la photographie des films Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, Away We Go de Sam Mendes, The Ballad of Jack and Rose de Rebecca Miller ou encore Coffee and Cigarettes de Jim Jarmusch, réalise son premier long-métrage de fiction sobrement intitulé Lee reviendra sur la carrière de Miller entre 1938 et 1948, années durant lesquelles la photojournaliste officiait pour Vogue et couvrait la Seconde Guerre mondiale. Pour le magazine de mode, elle a immortalisé la guerre sur les côtes normandes en 1944 et documenté l’horreur des camps de concentration. De cette mission, elle n’est pas ressortie indemne et le film devrait également explorer les traumatismes qu’elle a vécus ainsi que son difficile retour à la vie normale. Kate Winslet incarnera Lee Miller, Marion Cotillard se mettra dans la peau de la rédactrice en chef de Vogue, Solange d’Ayen. Jude Law jouera l’artiste Roland Penrose, qui a épousé la photographe, tandis que Josh O’Connor campera le rôle d’Anthony, leur fils. La bande originale devrait être assurée par Alexandre Desplat.
Sortie prochainement en 2023.







Akéji Force et Esprit
HERVE DESVAUX

« […] Après sa toilette matinale à l’eau glacée d’une source captée plus haut dans la forêt, il s’adonne à la cueillette de baies, de plantes, chasse au sabre le daim ou le sanglier, gibier dont il ne dédaigne pas la chair mais prend soin de ne jamais les faire souffrir. Ou alors il ramasse du bois et des écorces qu’il utilise pour réparer son ermitage. S’il pêche volontiers, il ne pratique pas la culture des terres. Parfois, il s’en va dans la montagne pour de longues expéditions qui exercent à la fois le corps et l’esprit, recueillir dans la montagne graines, fleurs, fruits, écorces, racines, dont il extrait des matières tinctoriales par dessiccation, broyage, distillation ou fermentation, selon des procédés traditionnels ou originaux tenus secrets. Les couleurs mélangent souvent des bruns, des roux, des violets, mais aussi des gris, des bleus, rappelant les champs, les rizières, les rochers, le bois, l’eau et le ciel. Il en va de même des pinceaux, taillant un manche de bois adapté à sa main et jusqu’à la composition de la mèche, provenant de différents animaux : cheval, sanglier, cerf, blaireau, renard, ainsi que le papier 100% végétal qu’il fait sécher au vent, le soumettant au clair de lune ou à l’éclat de la neige. La valeur symbolique du mélange est importante aussi puisque l’âme des animaux demeure active dans l’objet. Même sous des trombes d’eau, Akeji se plonge chaque soir dans sa baignoire : une marmite en fonte bordant sa cabane, accrochée aux flancs du mont Kuramayama. Le savon dans une main, le parapluie dans l’autre. Et puis, dans une solitude que peuplent la voix du vent dans les cèdres ou le fouinement de quelque bête en quête de proie, il travaille à ses œuvres en suivant de son auvent le jeu de la lumière au gré des heures et des saisons. […] »
Voila comment Raymond Voyat décrit le quotidien du maître dans l’étude qu’il a consacré au Maître Akéji : Le Sabre et le Pinceau, (réunissant certaines de ses œuvres et des poèmes tirés des grandes anthologies impériales des VIIIe, Xe et XIIIe siècles, des billets votifs des temples shintô et des enseignements des maîtres en arts martiaux.) On doit à Raymond Voyat, ce spécialiste de la culture japonaise, les rares informations biographiques sur ce personnage considéré comme « trésor vivant » au Japon.
Au printemps 2009, Hervé Desvaux s’est rendu dans l’ermitage d’Akéji situé sur les hauteurs de Kyoto. Ce privilège exceptionnel accordé à un photographe va donner à ce dernier l’idée de réaliser une partie de se tirages argentique en héliogravure au grain, technique de gravure de 1830. Le travail photographique de ce séjour hors du temps, a fait l’objet d’une publication dans la revue Polka, magazine de référence du photo-journalisme.




















Reporter Sans Frontières
PATRICK CHAUVEL

Il y 30 ans, Reporters sans frontières publiait le premier numéro de sa collection 100 photos pour la liberté de la presse. Sur la couverture, on pouvait voir un jeune photographe de guerre, grièvement blessé au Cambodge lors d’un reportage. L’homme aux boucles brunes qui figure sur cette image iconique s’appelle Patrick Chauvel. Trente ans plus tard, RSF a choisi de rendre hommage à cette légende de la profession. Hommage mutuel, puisque Patrick Chauvel publie ici son premier ouvrage photographique.
« C’est à nous, journalistes, de rechercher la vérité et de la diffuser par tous les moyens. Face à la fatalité des évènements, notre jugement est soumis à rude épreuve et l’œil du photographe ne transmet que ce qu’il voit : un instantané de guerre. Mais comme il y a toujours plusieurs photographes, plusieurs journalistes sur un même conflit, cette succession de témoignages finira par raconter l’histoire-bataille », au plus près de la vérité des faits. »
De ses reportages à hauts risques, Patrick Chauvel, 50 ans de carrière et plus de 30 conflits couverts au compteur, a ramené des centaines de milliers d’images, comme autant de fragments d’Histoire. Photographe, documentariste et écrivain, c’est un témoin inestimable de la marche du monde. L’enfer vert du Viêt Nam, les silhouettes cagoulées en Irlande du Nord, Sarajevo assiégée, le purgatoire gelé de la bataille de Grozny en Tchétchénie, Mossoul arrachée aux mains des djihadistes, les talibans après la chute de Kaboul… Patrick Chauvel partage avec RSF les images les plus emblématiques de sa longue carrière. Inlassablement, le « rapporteur de guerre » saisit sur le vif l’étincelle humaine dans la nuit des conflits. Pour que, devant ses images, nous gardions l’œil et l’esprit toujours ouverts.

























FERDINANDO SCIANNA
To Sleep, Perchance to Dream
Dormire Forse Sognare . Dormir, peut-être rêver
Le sommeil est l’un des plus grands mystères de la vie, tout comme le rêve. Comme l’écrit Ferdinando Scianna, « Pourquoi dormir, les gens ont demandé, et ils demandent toujours. »
La personne moyenne passera environ un tiers de sa vie à dormir et, dans ce laps de temps, six ans à rêver. Pourtant, le monde intérieur dans lequel se déroulent les rêves signifie qu’aucun humain ne peut être témoin des rêves des autres. Pour l’instant, ils doivent supporter de regarder attentivement un dormeur parfaitement immobile, exclu, incapable de connaître leur paysage onirique.
Dans ce livre « Dormir, peut-être rêver » (1997), Ferdinando Scianna révèle qu’il a passé plus de trente ans à entreprendre cette tâche, un thème dont il n’a pris conscience qu’en parcourant ses archives à la recherche d’un négatif perdu.
« À cette occasion particulière, j’ai réalisé combien de mes photos étaient des personnes endormies ; et que j’avais toujours pris de telles photos depuis que j’ai commencé la photographie, partout où les hasards de la vie et de mon travail m’avaient conduit », écrit-il. Ses portraits poétiques en noir et blanc de dormeurs – qu’ils soient trouvés dans des nids de foin pendant l’agriculture, des trottoirs impitoyables de la ville ou dans le confort des bras d’un autre – reflètent tous la fascination du photographe pour les voyages privés que nous entreprenons dans notre état de rêve.
Ferdinandi Scianna © MAGNUM PHOTOS












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CAROLE REIFF
J’aime les photos des musiciens. En feuilletant « The World Departures » by Richard David Story, je suis tombée sur cette magnifique photo de backstage de Billie Holiday prise par Carole Reiff à Carnegie Hall en 1956. Je découvre avec admiration Carole Reiff qui a réalisé des sublimes photos de Miles Davis, Chat Baker, Cannonball Adderley, Charles Mingus, Paul Chambers, ….










Photos © Carole Reiff
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THOMAS HÖPKER

Hopital pour personnes âgées, Hambourg, Allemagne, 1965 © Thomas Höpker
» Souvent la disgrâce d’une personne fait la fortune d’un reporter. » Thomas Höpker
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GIUSEPPE PINO

Giuseppe Pino (1940) photographe italien, né à Milan, de parents d’origine française, suisse, et italienne.. Il est reconnu pour son travail de portraitiste et d’observateur privilégié de l’univers du jazz, mais en quatre décennies, il a réussi à affirmer son style en explorant différents genre, le nu, la mode, la publicité et l’image produite au service des grandes marques. Dans ses photos et portraits, sa marque de fabrique est d’installer une bonne dose d’ironie associée à un certain naturel, parfois à la limite du surréalisme et avec petite une pointe de sarcasme dans son travail le plus récent. Le monde du jazz, il le célèbre en capturant des moments les plus intimes.
Voir le jazz est ce qu’il préfère et a toujours voulu faire. Pour des férus de Jazz, le centre de la capitale lombarde cache un trésor d’images précieuses, « la Pinocothèque » et les archives de Giuseppe Pino
Il ne veut pas catégoriser, il photographie pour mettre en avant la personnalité, ses images sont toujours soignées dans les moindres détails, loin de ceux qui prennent des snapshots, il a besoin de temps et de contrôle pour parvenir à une combinaison de spontanéité.
Tout les grands du jazz sont passés devant son objectif, de Louis Armstrong à Keith Jarrett, de Thelonious Monk à Ella Fitzgerald, et très souvent ils viennent avec leur instrument, avec lesquels ils ne forment plus qu’un, comme si il n’étaient pas eux même sans eux.














Photos © Giuseppe Pino