Michalengelo Pistoletto

Michelangelo Pistoletto est un artiste italien et représentant de l’art pauvre, une tendance qui crée des œuvres à partir de matériaux humbles, et invite à une réflexion sur les moyens de créer des œuvres.

Pistoletto est né à Biella, Piémont en 1933. Sa première expérience avec l’art s’est déroulée dans l’atelier de son père qui était peintre et restaurateur d’antiquités, il y trouva un miroir où il contempla longtemps son reflet. Il avait environ 14 ans lorsqu’il a découvert son visage et ses détails, et a depuis pris le miroir comme un élément important de ses œuvres. Dans les années 60, il s’est aventuré dans d’autres manifestations artistiques telles que el événement, la performance, théâtre et art vidéo, des moyens créatifs peu connus à l’époque. Il a utilisé des pigments métalliques noirs brillants pour voir leur réflexion sur la surface d’une peinture peinte, depuis lors, il a recherché la surface idéale pour obtenir ces reflets jusqu’à ce qu’il atteigne des plaques en acier inoxydable poli. L’auteur voulait fixer des images dans le miroir qui reflétaient la réalité du monde, sans aucune interprétation, seulement le reflet ou la vérité que le miroir donne. Pour le créateur, le miroir est le grand instrument de la déception, car il détruit l’idée de la durabilité qui rend l’être humain si illusion, de perpétuer l’illusion de quelque chose ou de lui-même, mais le miroir et son reflet nous dit que le temps passe et que nous ne laissons aucune trace.

Entre 1967 et 1968, dans un contexte politique et culturel particulièrement mouvementé, l’artiste italien Michelangelo Pistoletto réalise une série de sculptures qui vont s’avérer déterminantes dans l’histoire de l’art des années d’après-guerre. Il s’agit des Muretti di Stracci, littéralement « petits murs de chiffons ». Ces murs sont faits de briques enrobées dans des chutes de tissu coloré, toutes différentes les unes des autres, engendrant in fine des constructions chamarrées, dont la fonction n’est pas de clôturer un espace ou d’empêcher un franchissement, mais simplement de se montrer en temps qu’œuvres d’art autonomes.

Lorsqu’il s’attèle à cette série, Pistoletto est déjà un artiste reconnu en Italie. Depuis le début des années 1960, il s’est fait connaître par ses peintures réalisées sur miroir, dans lesquelles le spectateur se contemple lui-même en même temps qu’il les regarde. Les Muretti di Stracci opèrent cependant un tournant dans son travail. Il n’est en effet ici plus question de peinture : aux tubes et à la palette se substitue désormais l’amplitude chromatique offerte par la diversité des chiffons colorés. Rebuts de la société de consommation triomphante à l’heure des swinging sixties, ces chiffons sont un matériau banal, insignifiant, auquel il est a priori difficile d’accorder un statut artistique.

Il en va de même pour les briques, qui n’en sont toutefois pas à leur première incursion dans le vocabulaire plastique des artistes contemporains. Ainsi, en 1966, l’Américain Carl André les utilisait déjà dans ses sculptures ; mais si l’artiste minimal s’en était emparé pour leur structure élémentaire et leur pureté formelle, Pistoletto les choisit aussi pour leur charge politique. Les temps sont en effet à la contestation aux quatre coins d’une Europe divisée par des murs, à la fois réels et idéologiques. Et l’Italie n’échappe pas aux soulèvements estudiantins qui se traduiront, en France, par des barricades de pavés.

Ainsi, les Muretti di Stracci posent l’une des premières pierres de ce que le critique d’art Germano Celant appellera bientôt l’Arte povera. Attitude davantage que mouvement à proprement parler, l’Arte povera réunit à Turin un certain nombre d’artistes – Jannis Kounellis, Mario Merz, Luciano Fabro, Alighiero Boetti, Giulio Paolini, Giuseppe Penone, entre autres – unis dans une approche critique de la société de consommation et des institutions culturelles, rejetant à la fois le Pop art américain et l’abstraction européenne. Un art pauvre donc, qui a recours à des matériaux triviaux – sable, bois, terre cuite, cuir, charbon, végétaux, tabac, goudron, corde, cheveux, toile de jute, etc. – pour mieux s’ancrer dans le réel. Un art au diapason de l’époque qui le voit naître, radical et subversif, animé par un esprit de révolte en même temps que de poésie.

En 1998, Pistoletto crée Cittadellate Dans sa ville natale, dans une ancienne usine textile où il a fait place à de jeunes artistes de toutes disciplines et professions, il a reçu des architectes, des créateurs de mode, des politologues, des religieux, des éducateurs et des économistes du monde entier. Dans cet espace, le symbole de la « Troisième paradis », qui n’est rien de plus que le symbole de l’infini mathématique auquel un troisième cercle a été ajouté au centre pour représenter le fini, c’est-à-dire la création, la durée et l’équilibre. C’est un symbole universel d’équilibre et de création.

Conférence Leçons d’artiste – Michelangelo Pistoletto, L’archipel-musée

11 mai 2023 au Musée du Louvre

Michelangelo Pistoletto vit, depuis quarante ans, à l’endroit où il est né, Biella, dans le Piémont. Il a étudié l’écosystème du lieu et a créé une institution, Cittadellarte, qui entreprend de tisser des liens au sein de ce qu’il nomme la « ville-archipel ». Il étendra ici la pensée de l’archipel au musée en s’interrogeant sur les conditions suivant lesquelles le Louvre, dans ses réalités physiques et historiques, peut être considéré comme un « archipel-musée ».

> Réservation Musée du Louvre

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